lundi 7 décembre 2009

Comment vous donner des nouvelles?


Bonjour à tous!

Un petit mot pour confirmer la fin de ce carnet Web. Je me retire dans mes terres d'écriture. Merci à tous les lecteurs, ç'a été un plaisir de lire vos commentaires. À une prochaine!

Michel Pleau

samedi 19 septembre 2009

Giuseppe Ungaretti


Je viens de lire la correspondance entre Philippe Jaccottet et Giuseppe Ungaretti, publiée en 2008 chez Gallimard. Magnifique leçon de poésie! À un certain moment, Ungaretti invite Jaccottet à participer à un colloque. La réponse de ce dernier est sublime et devrait être méditée par nos poètes qui carburent à la reconnaissance:

"je ne sais, ne puis ni ne veux parler en public, pour beaucoup de raisons; ni entrer dans ce qu'on nomme les milieux littéraires, ni passer pour un poète. Car de plus en plus je ne rejoins la poésie qu'en disparaissant du monde, en quelque sorte. C'est une méthode absurde peut-être, mais la seule qui me maintienne en vie."

Cela m'a donné le goût de relire des passages de Vie d'un homme, Poésie 1914-1970, de G. Ungaretti. Voici un extrait de poème que j'avais souligné en 2004 et qui fait penser à cette fin d'été:

"Les raisins sont mûrs, le champ labouré,

La montagne se détache des nuages.

Sur les miroirs poudreux de l'été
L'ombre est tombé,

Entre les doigts incertains
Leur lumière est claire
Et lointaine.

Avec les hirondelles s'enfuit
Le dernier déchirement."

Giuseppe Ungaretti, Vie d'un homme, Poésie 1914-1970, Éditions Gallimard, 2000. (p. 161)

vendredi 4 septembre 2009

Le traversier


C'était une belle soirée pour prendre le traversier Québec-Lévis et admirer le fleuve. J'en ai profité pour photographier ma ville. Voici un haïku d'Hélène Leclerc en accompagnement à cette image:

traversier
la montagne monte
et descend

Hélène Leclerc, Cette lumière qui flotte, Éditions David, 2009

jeudi 3 septembre 2009

Souvenirs d'été (2)



Un autre beau moment de l'été: mon après-midi à l'atelier de l'artiste-peintre Claire Boucher. J'ai été ému par ce lieu, tout simple, (acrylique, pastel, graphite, crayons de couleur, papiers, toiles) profondément habité et à l'écoute du monde. J'ai également visité la Galerie-boutique Manu Factum à Nicolet où il est possible de voir les oeuvres récentes de l'artiste. Et ces deux magnifiques fleurs de Claire, je voudrais les accompagner d'extraits d'un poème de Rilke intitulé Les roses:

"De ton rêve trop plein
fleur en dedans nombreuse,
mouillée comme une pleureuse
tu te penches sur le matin (...)

Été: être pour quelques jours
le contemporain des roses;
respirer ce qui flotte autour
de leurs âmes écloses (...)

Seule, ô abondante fleur,
tu crées ton propre espace (...)"

Rainer Maria Rlike, Vergers, Gallimard, 1926

mercredi 2 septembre 2009

Souvenirs d'été

Un beau moment de l'été 2009: mon séjour chez le poète Pierre Chatillon. De longues discussions sur la vie et la poésie, visite de la Maison Rodolphe-Duguay à Nicolet et superbe promenade en bateau sur le lac Saint-Pierre. Pour donner une idée de l'atmosphère de cette sortie sur le lac, voici un extrait du très beau recueil Les Chants:

"j'ai besoin de me saouler d'air pur
j'ouvre une bouteille de rayons liquides
et l'alcool de l'été me réchauffe le corps
je fonce à grande vitesse
en direction du lac Saint-Pierre
je bats la mesure
j'écoute la musique de la lumière
qui pulse au rythme de mon moteur
des trompettes d'or célestes
sonnent de joie à mes oreilles
flûtes et clarinettes sifflent dans le vent
et c'est toute la section des cordes qui s'anime
dans le frisson des vaguelettes
crescendo de vitesse qui m'enivre
concerto pour bateau
et orchestre d'air et d'eau" (...)

Pierre Chatillon, Les Chants, Écrits des Forges, 2001

mardi 1 septembre 2009

Les commencements


Je viens de terminer le tout nouveau recueil de Guy Goffette: Tombeau du Capricorne aux Éditions Gallimard. Depuis ma lecture d'Éloge pour une cuisine de province en 2000, je ne manque aucune nouvelle publication de ce poète d'origine belge. Les premières lignes sont extraordinaires, le lecteur embarque immédiatement dans le rythme du poème. Voici le tout début du livre:

"Les commencements sont nombreux, mais c'est toujours la même histoire,
celle d'un homme que le petit matin dans la rue saisit par le col,
alors qu'il était sorti pour acheter une baguette à la boulangerie.
Et voilà que ce qu'il croyait établi dans sa vie, le chemin tracé, une femme avec un chat parmi les livres,
voilà que la rue humide et riante sous le premier soleil avec son odeur de nouveau-né,
flanque tout par terre, le petit matin, le ciel, le chemin, la boulangerie,
et lui ne sait plus rien tout à coup (...)"

lundi 10 août 2009

L'arbre le temps


Tout à l'heure, je faisais du ménage dans ma bibliothèque. C'est avec émotion que j'ai relu des passages d'un très beau livre du poète français Roger Giroux (1925-1974): L'arbre le temps édité au Mercure de France en 1964. Seul L'arbre le temps fut publié de son vivant. Ses autres livres sont posthumes. Il avait volontairement décidé de ne plus publier. Voici un poème que j'aime beaucoup:

"Un oiseau, lorsqu'il va, sur la mer,
Porter mémoire de la terre à la limite de ce jour
De lumière et d'amour, un oiseau...

Comment dire cela sans défaire l'ouvrage
Des yeux, des mains, et de tout le visage,
Et sans briser en nous l'oiseau et le langage...
Comment dire cela sans rougir, et se taire?

Toute oeuvre est étrangère, toute parole absente,
Et le poème rit et me défie de vivre
Ce désir d'un espace où le temps serait nul.
Et c'est don du néant, ce pouvoir de nommer

Un oiseau, lorsqu'il va, sur la mer, comme on respire,
Cet instant qui ne dure que pour mourir, là-bas,
Depuis le commencement du monde jusqu'au dernier naufrage,
Et peut-être plus loin, vers la dernière étoile,
La première parole, ô comment dire cela..."

Roger Giroux, L'arbre le temps, p. 37

lundi 3 août 2009

Tous les horizons


Je viens de terminer la lecture d'une petite plaquette de poésie de Rainer Maria Rilke, tout juste réimprimée chez Actes Sud: Le livre de la pauvreté et de la mort. Voici un extrait:

"Que je sois le veilleur de tous tes horizons...
Permets à mon regard plus hardi et plus vaste
d'embrasser soudain l'étendue des mers.
Fais que je suive la marche des fleuves
afin qu'au-delà des rumeurs de leurs rives
j'entende monter la voix silencieuse de la nuit.

Conduis-moi dans tes plaines battues de tous les vents
où d'âpres monastères ensevelissent entre leurs murs,
comme dans un linceul, des vies qui n'ont pas vécu..." (p. 18-19)

vendredi 31 juillet 2009

Se promener!


Je viens de terminer la lecture d'un essai intitulé Marcher une philosophie publié aux Éditions Carnets Nord en 2009. 302 pages de méditations sur cette "activité" toute simple: la marche à pied. L'auteur, Frédéric Gros, professeur de philosophie, parle de la marche comme d'un acte philosophique: la solitude, le silence, la lenteur, la fuite, le pèlerinage, la flânerie, l'expérience spirituelle... Vive les "penseurs en semelles"! Voici un court extrait:

"Marcher, comme on dit, cela vide la tête. Bien autrement, marcher remplit l'esprit d'une autre consistance. Pas celle des idées ou des doctrines, pas au sens d'une tête bourrée de phrases, de citations, de théories: mais pleine de la présence du monde. C'est cette présence qui dans la marche s'est, par alluvions régulières, déposée dans l'âme tout au long du jour." (p. 135)

jeudi 23 juillet 2009

Le château de sable


Dans les derniers jours, j'ai relu Le château de sable, récit autobiographique du poète Pierre Chatillon. C'est un livre immense! À mettre entre les mains de tous ceux qui aiment la poésie. Une lecture essentielle pour les étudiants en création de nos universités et pour les participants des ateliers d'écriture. Un livre qui nous ouvre le regard.

Il est difficile, pour moi, de résumer un livre aussi important. Il a éveillé toutes sortes de questionnements et de souvenirs. Tout au long de ma lecture, j'ai noté mes impressions et souligné abondamment des passages très éclairants. D'ailleurs Le château de sable est un livre de lumière, il éclaire le lecteur. Dans ce sens, je n'hésite pas à comparer Chatillon à un souffleur de braise. Son écriture rallume chez le lecteur des feux qu'il croyait endormis. Dans ce récit, la poésie reprend vie!

On peut consulter la fiche complète du livre en visitant ce lien des Éditions David:

http://www.editionsdavid.com/notre_catalogue/sable.php

"L'histoire de la littérature classe les auteurs par ordre d'importance, séparant les grands écrivains des écrivains dits mineurs. Le passionné de poésie ne tient pas compte de ces catégories. Il se nourrit de tous les fruits et découvre parfois dans un buisson moins connu les baies magiques qui lui redonnent les couleurs de la vie. Je suis un insatiable lecteur, j'ai toujours aimé fouiller parmi des oeuvres rares et j'y ai parfois trouvé ce que j'appelle des chefs-d'oeuvres inconnus" (p. 227)

vendredi 17 juillet 2009

Roland Giguère



Cette nuit j'ai peint une toile.

Et j'ai repensé au grand Roland Giguère et son livre Forêt vierge folle. Un superbe chapitre, que j'ai abondamment souligné, s'intitule: Le visage intérieur de la peinture. Voici deux extraits:

"Chaque tableau naît d'une périlleuse descente. Images arrachées à la nuit tenace et vorace qui nous entoure. Le peintre rescape les images, chacune plus ou moins noyée au fond de l'être." (p. 27)

"Les visiteurs viennent. Ils se penchent, regardent avec attention, observent. Curieux... Étrange... "Mais où veut-il en venir?" Il veut en venir à la vie, monsieur, voilà où il veut en venir!" (p. 30)

jeudi 16 juillet 2009

Séraphine


Comme plusieurs, j'ai été très touché par le film Séraphine. Je viens de terminer la lecture du livre de Françoise Cloarec, La vie rêvée de Séraphine de Senlis, publié aux Éditions Phébus. L'auteure est psychanalyste et peintre, diplômée des Beaux-Arts de Paris. Voici deux extraits:

"De ses ombres intérieures, de ses désirs enfouis, de ses blessures, Séraphine va faire des fleurs." (p. 47)

"Peindre est la façon qu'elle a trouvée pour exister." (p. 161)

lundi 13 juillet 2009

La montagne vide


La montagne vide est une précieuse anthologie de la poésie chinoise du III ième au XI ième siècle. Traduit et présenté par Patrick Carré et Zéno Bianu, ce livre rare nous permet de cheminer avec les sages, les maîtres et les grands poètes classiques de la Chine. On y entend la parole de poètes vagabonds. Ce sont des "poèmes-randonnées" qui nous invitent à prendre les sentiers. Voici un texte magnifique de Tso Sseu, poète qui a vécu de 250 à 306 de notre ère:

À LA RECHERCHE DE L'ERMITE

"Canne au poing, je recherche l'ermite
Par un chemin abandonné en travers du temps.
Comment accéder à sa grotte dans la paroi?
La montagne résonne à son luth...

Les nuages blancs se heurtent au promontoire de l'ombre,
Les fleurs rouges s'allument au bois de lumière.
Entre les pierres, je bois à la source d'ambroisie
Où virevolte un éclair d'écailles.

Cordes et vents sont de trop
Quand le paysage est pure musique.
À quoi bon le chant des hommes?
- Les arbrisseaux savent pleurer.

J'ai pour me nourrir les chrysanthèmes,
Des pans d'orchidées pour me vêtir.
Pris de doute mon pas hésite:
J'en jetterais ma coiffe!"

Tso Sseu

jeudi 9 juillet 2009

Une pierre de Guillevic


Rien de mieux qu'un bon vieux poème de Guillevic pour terminer une superbe soirée d'été. Enfin!

"Si un jour tu vois
Qu'une pierre te sourit,

Iras-tu le dire?"

Eugène Guillevic

mercredi 8 juillet 2009

"Mais si simple est la beauté des choses"


"Mais si simple est la beauté des choses". Ce vers magnifique est extrait du recueil de Marcil Cossette intitulé Sur le parvis des nuages, publié ce printemps aux Éditions David. Un des beaux livres de 2009, on y entend une voix d'une grande maturité poétique. Je souligne la très émouvante couverture du livre; un arbre, seul, devant l'immensité du ciel. Magnifique! Pour plus de détails, on peut se rendre sur le site des Éditions David:

http://www.editionsdavid.com/notre_catalogue/parvis.php

Voici un extrait du recueil:

"Dites-moi
Pierres
Témoins des dieux
Déjouant le temps
Et les grandes eaux
Galets de velours
Avalées par les brumes
Sans âge ni âme
Sans rides ni rigoles

Comment vous reproduisez-vous"

mardi 7 juillet 2009

Louis Guillaume


Le poète Louis Guillaume (1907-1971) fut l'ami de Gaston Bachelard avec lequel il eut une importante correspondance. Elle vient d'être publiée aux Éditions La Part Commune. Il existe une association "Les Amis de Louis Guillaume" et un site internet www.louis-guillaume.com. J'aime très profondément sa poésie. Voici un extrait d'un poème intitulé "Ombelles":

"L'ombre d'une hirondelle sur l'ardoise,
son double dans l'étang à l'orée du village
où l'église est close au milieu des tombes,
où le boucher trône en plein sang,
voici le bouquet sans joie que je t'apporte.
Mais voici ton bras chargé de fleurs sauvages,
ta robe où soleil et nuit se mèlent,
ton pas qui trace un chemin droit
à travers la peine des hommes,
ton regard où tous les oiseaux se réunissent,
et l'ombre se transforme en flammes,
les bêtes vivent de nouveau,
les arbres plient sous les prières.
Tu souris d'être simplement présente,
toi qui dispenses la richesse"

Louis Guillaume

lundi 6 juillet 2009

Un mot de Pierre Chatillon


Mon ami Pierre Chatillon, un de nos grands poètes, m'a écrit un mot très touchant au sujet de ce blog. Je voulais simplement partager ma joie et mon émotion:

"On entre dans ce blog comme dans un sous-bois. On s'y sent bien. Apaisé. La poésie y pousse à l'état naturel, comme la fougère. On oublie les tristesses, les lassitudes. On recommence à croire à l'émerveillement. C'est un ruisseau où on lave nos yeux fatigués."

Pierre Chatillon


dimanche 5 juillet 2009

Jardin de Monet


Mon amie Joanne Morency vient de m'envoyer cette extraordinaire photographie prise aujourd'hui à Maria, en Gaspésie. Il pleuvait et c'est ce qu'elle voyait de sa fenêtre. Cela lui a inspiré un haïku:

"la pluie
de plein fouet sur ma vitre
jardin de Monet"

Joanne Morency

samedi 4 juillet 2009

Le sein de Guillevic


Lorsque je doute de la poésie, que se fait plus aiguë en moi le conflit entre l'art et la vie, j'ouvre un recueil de Guillevic et je lis au hasard quelques poèmes. Presque toujours, cela me fait du bien. Ça peut même être parfait pour passer à travers un samedi soir pluvieux du mois de juillet!

Il suffit d'une pierre
Pour y penser (...)

Le temps, le temps
A pu faire d'une flamme
Une pierre qui dort debout.

- Mais ton sein pointe dru
Contre le jour qui traîne.

Guillevic

vendredi 3 juillet 2009

Cher Rodolphe!


Passé la journée à lire le Journal du peintre Rodolphe Duguay. Cet homme, tout dévoué à la peinture, me passionne. Je vous offre une gravure de Duguay accompagné d'un haïku de Lise Julien, extrait du recueil collectif Écris-moi un jardin.

soupir du vent
frôlement dans les arbres
comme paroles


jeudi 2 juillet 2009

Haikus en fleurs


Voici deux haïkus magnifiques lus dans Écris-moi un jardin, recueil collectif sous la direction de André Vézina. Au fil des saisons, dix-sept haïkistes explorent en mots et en images le Jardin botanique Roger-Van den Hende de Québec. Un livre d'une très grande qualité.

îlots de pivoines
arrêter de respirer
pour mieux les voir

Claire Bergeron



fête des fleurs
difficile de faire une photo
trop de photographes

André Vézina

mercredi 1 juillet 2009

La Réincarnation



Le poète Pierre Chatillon vient de lancer un disque de chansons intitulé La Réincarnation. C'est absolument magnifique! Je ne cesse d'écouter le CD; les mélodies charment dès la première écoute et les paroles ont la profondeur et la richesse de la poésie de Chatillon. La Réincarnation est d'une remarquable beauté. J'ai été très touché par la voix du poète de Nicolet. On peut se procurer l'album (seulement $12!!!!!) et même écouter des extraits en allant sur le site:

http://www.pierrechatillon.com

À ne pas manquer également: les vidéos où Pierre Chatillon lit ses poèmes!

Voici les premières lignes de la chanson L'enfance:

"L'ENFANCE

Reverrai-je un jour mon enfance
Et le soleil
Pour qui les vagues dansent
Et les merveilles
D'un fleuve au bord duquel un jour d'été
Durait toute une éternité?"

mardi 30 juin 2009

Le premier arbre


Ce soir, j'ai esquissé l'arbre de ma cour. J'aimerais apprendre à peindre les arbres... Hier soir j'ai visionné un superbe documentaire sur le peintre Suzor-Côté. Je pense qu'il est devenu mon peintre préféré!!!!!! Il a passé sa vie à peindre des femmes nues et des paysages. Qu'espérer de plus de la vie? Cet après-midi j'ai commencé à lire le Journal du peintre de Nicolet, Rodolphe Duguay (1891-1973). C'est passionnant! Je n'en suis qu'à la page 88, le livre en compte 750! Mais je prendrai mon temps, je veux découvrir ce peintre dont j'ai déjà visité l'atelier il y a quelques années. Duguay a été l'élève de Suzor-Côté. À la page 78 du Journal, Duguay note les conseils de son maître: "C'est l'Air qu'il faut peindre", "Les verts des arbres et de l'herbe ne doivent pas être les mêmes, observez les verts" et ce conseil d'une grande poésie: "Ne pas faire de fenêtres dans vos arbres"!

Je vous offre le petit croquis de ce soir; c'est un peu comme mon premier arbre. Il y a si longtemps que je n'avais pas pris le temps de dessiner.

lundi 29 juin 2009

Paysage


Depuis quelques années la poésie Suisse romande me passionne. J'admire l'oeuvre de Philippe Jaccottet, Gustave Roud et Anne Perrier. Mais j'ai aussi une affection particulière pour Jean-Georges Lossier (1911-2004) et sa poésie à la fois intime et cosmique.

"PAYSAGE

Là commence une plaine infinie
Et plus loin encore l'histoire s'arrête,
Le ciel repose lourdement sur le lac
Au fond de la chambre le bonheur moud son grain.

Butant contre les parois de pierre
L'air incendie la cour de l'été,
Il nous est donné de ne plus souffrir,
Tout se tait dans la douce laine des jours."

dimanche 28 juin 2009

Il existe pourtant


Je feuilletais, tout à l'heure, un magnifique catalogue d"oeuvres de Paul Cézanne. J'ai repensé avec émotion à ce beau poème de Marie Uguay qui commence par Il existe pourtant...

"Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d'une seule main
toute l'amplitude féconde de la terre
la belle vigueur des fruits
Je ne connais pas tous les fruits par coeur
ni la chaleur bienfaisante des fruits sur un drap blanc
(...)

et se termine ainsi

Doucement Cézanne se réclame de la souffrance du sol
de sa construction
et tout l'été dynamique s'en vient m'éveiller
s'en vient doucement éperdument me léguer ses fruits"

samedi 27 juin 2009

Poètes à venir


Walt Whitman (1819-1892) est probablement le poète américain le plus célèbre. Il fait figure de père de la nation. Sa photo se retrouve dans les écoles et les enfants lisent sa poésie. Il a consacré sa vie à écrire Feuilles d'herbe, son seul recueil qu'il modifiera jusqu'à la fin de ses jours. Relire sa poésie me fait toujours du bien. Voici un très beau texte de Whitman où il salue les poètes de demain.

"Poètes à venir! Tribuns, chanteurs, musiciens à venir!
Je ne demande pas au Présent ma raison d'être.
Le Présent ignore pourquoi je suis.
Mais vous, nouvelle couvée, couvée insulaire, athlétique, cosmopolite, plus grande que toutes,
Levez-vous! Avancez et grandissez!
Je n'écris que deux ou trois mots indicateurs de l'avenir;
Je suis celui qui n'accomplit que quelques pas et se retire dans ses ténèbres originelles;
Je suis l'homme qui va sur la route, sans fléchir, jette un regard léger vers vous, et vous retire son visage,
Vous laissant la tâche de prouver, de définir,
Espérant de vous les mots essentiels."

vendredi 26 juin 2009

Les fenêtres du ciel


Dominique Zalitis, poète québécoise d'origine Lettone, m'a envoyé un mot très gentil que je voudrais partager. C'est peut-être ce qu'on m'a dit de plus beau au sujet de mon dernier recueil:

"Te lire te relire
c'est pour moi, revoir le monde pour la première fois

La simplicité des choses
à travers les fenêtres du ciel
voir où naissent
les vents qui attisent les braises
et les promesses de l'enfance

La douceur et la sensibilité de tes mots
est un refuge
que l'on voudrait être les seuls à connaître
pour pouvoir s'isoler du reste du monde"


jeudi 25 juin 2009

La fleur de l'enfant


Le matin, lorsque le soleil est encore tout jeune, j'aime bien lire Henry David Thoreau (1817-1862)! Son Journal, considéré comme l'un des plus beaux textes de la littérature américaine, m'est toujours une source de joie. Voici un extrait (relu au hasard ce matin) que j'avais souligné en 2003 dans mon exemplaire, très précieux, de son Journal:

"Je crains bien que l'enfant qui cueille une fleur pour la première fois n'ait une intuition de sa beauté et de sa signification que le botaniste ensuite ne gardera pas."

mercredi 24 juin 2009

Ode au Saint-Laurent


En cette journée de la Saint-Jean, quelques lignes du fameux poème de Gatien Lapointe:

Ode au Saint-Laurent

"Ma langue est d'Amérique
Je suis né de ce paysage
J'ai pris souffle dans le limon du fleuve
Je suis la terre et je suis la parole
Le soleil se lève à la plante de mes pieds
Le soleil s'endort sous ma tête
Mes bras sont deux océans le long de mon corps
Le monde entier vient frapper à mes flancs"

mardi 23 juin 2009

10 ans déjà... Perrault


Pierre Perrault est mort il y a dix ans, le 24 juin 1999. Pour souligner l'événement, je propose un extrait de son poème le plus célèbre. Un texte écrit en hommage à Marie Tremblay de l'ile aux Coudres, lumineux "personnage" de ses films Pour la suite du monde et Le règne du jour.

"LA CHANSON DE MARIE

la pomme rouge et la gelée blanche
puisqu'on parle de la vie
tourmentent le même jour
le pommier doux

dis marie
mon grand pays
au bout de ce grand bout de neige
dis ce que tu penses de la terre

de la terre qui reprendra nos visages
pour en faire des feuillages
aux branches du coudrier"

lundi 22 juin 2009

Eeva-Liisa Manner


J'aime beaucoup la petite collection Orphée des Éditions La Différence. Des recueils en format poche qui nous font découvrir des poètes de partout à travers le monde. Il y a quelques temps, par hasard, j'ai acheté Le Rêve, l'ombre et la vision de Eeva-Liisa Manner. Il s'agit de la poète nationale de Finlande. Voici un extrait d'un poème très émouvant intitulé Reflets:

"Le cheval s'avance sur le ponton et se penche sur l'eau,
du profond de l'eau s'élève un autre cheval à sa rencontre.

Le cheval boit et secoue de son harnais
une musique aléatoire dans le doux soir.

Le cheval nage et passe un gué profond,
créature couleur terre, chair, nerfs et liesse,

alentour le soleil et son or déversé."

dimanche 21 juin 2009

Lire sur la galerie


J'ai passé l'après-midi à lire sur la galerie. Le vent écrivait ses poèmes dans les arbres et de belles femmes marchaient dans la rue. Tout pour être heureux: une limonade et un livre dans les mains. Risquer la liberté, essai de Fabrice Midal, philosophe et auteur de plusieurs ouvrages sur la spiritualité. J'ai emprunté ce livre très récent à la bibliothèque pour son chapitre sur Rilke. Voici un extrait:

"Rainer Maria Rilke commence à écrire de la poésie selon les usages en vigueur. Avec talent. Mais, peu à peu, il se rend compte qu'être poète, ce n'est pas cela. La poésie empêche la poésie. Elle n'est le plus souvent que jongleries relatives et contorsions contingentes, une sorte de divertissement savant pour quelques privilégiés. Elle est jeu littéraire et non engagement de la vie tout entière. Rainer Maria Rilke veut en libérer les ressources qui ne s'adressent nullement à quelques lettrés, mais qui concernent chacun de nous, quelle que soit l'éducation qu'il ait reçue - éducation qui n'est, en ce domaine, que d'un faible secours, voire qui constitue un handicap. La poésie n'est pas un exercice de spécialiste, mais le rapport le plus libre au réel."

samedi 20 juin 2009

Dix mille vies


J'ai emprunté, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, Dix mille vies du poète coréen Ko Un. Dans un avant-propos le poète, né en 1933, écrit:

"La poésie, sans quoi elle ne mériterait pas son nom, vient d'un temps d'avant la poésie. Le langage n'appartient à personne en particulier. Les mots qui, par hasard, ont été appelés dans un poème, à l'origine étaient le dialecte de l'univers.

Il y a très longtemps, la poésie est née ici ou là sur la planète Terre. Elle contenait la longue histoire des autres planètes. La poésie existait ainsi avant le poète."

vendredi 19 juin 2009

Une poète d'Iran


J'ai fait une belle découverte sur Internet. Granaz Moussavi est une poète Iranienne, née en 1973 à Téhéran, qui publie ses recueils à ses frais et sous forme de samizdat (diffusion clandestine des ouvrages interdits par la censure). Le peuple iranien est un grand peuple et les prochains jours s'avèrent importants pour la liberté de parole dans ce pays.

"FAUTE

Alors qu'un peu plus loin
Le monde se résume
À la pomme qu'Ève offre à Adam

Ici
Commettre une faute
C'est trouver le calme dans tes bras
Et dire que je suis fatiguée
D'entendre
La hache,
La hache abattre la forêt"

jeudi 18 juin 2009

le soleil levant de l'invisible


Christian Bobin, dans un superbe essai sur Émily Dickinson intitulé La dame blanche, écrit:

"Bien avant d'être une manière d'écrire, la poésie est une façon d'orienter sa vie, de la tourner vers le soleil levant de l'invisible".

mercredi 17 juin 2009

Rainer et Lou


Je suis en train de lire la correspondance de Rainer Maria Rilke et de Lou Andreas-Salomé. C'est l'histoire d'un lien assez unique; du coup de foudre jusqu'à l'amitié et la complicité artistique. Vraiment touchante cette rencontre entre un jeune poète de 21 ans et une intellectuelle et femme libre de 36 ans.

Jamais, dans mes timides tâtonnements, je n'avais autant senti l'être, autant cru à la présence et autant admis l'avenir; tu étais l'antithèse de tous les doutes et pour moi une preuve que tout ce que tu touches, atteins et regarde existe. Le monde perdit pour moi son caractère nébuleux, cette façon flottante de se former et de se décomposer qui fut la manière et la pauvreté de mes premiers vers (...) j'appris une simplicité, j'appris avec lenteur et difficulté que tout est simple, et j'acquis la maturité pour parler des choses simples" (extrait de la correspondance).

mardi 16 juin 2009

La belle Émily


Je viens de passer un mois avec Émily Dickinson (1830-1886). J'avais le sentiment d'habiter sa petite chambre d'Amherst en Nouvelle-Angleterre et de lire ses poèmes par dessus son épaule. J'ai lu avec passion tout ce que j'ai pu trouver à son sujet: poèmes, essais, dossier sur Internet.

À l'heure où de nombreux poètes se jettent sous le premier projecteur venu, comme il est bon de lire une poète qui ne faisait pas carrière et n'a pas croulé, de son vivant, sous les prix et les honneurs.

Qu'un puits recèle de mystère!
L'eau habite si loin -
Voisine venue d'un autre univers
Logée dans une jarre

Dont nul n'a jamais vu les bords,
Sinon ce couvercle de verre -
Par où contempler à loisir
La face d'un abîme!

L'herbe ne paraît pas intimidée
Et souvent je m'étonne
Qu'elle fixe, si proche et si hardie,
Ce qui fait mon effroi.

Un lien l'unit à l'eau peut-être,
Les joncs jouxtent la mer
Là où cesse la rive
Et ne trahissent nulle crainte -

Mais la nature reste une étrangère;
Ceux qui en parlent le plus
N'ont jamais passé sa maison hantée
Ni élucidé son spectre.

On plaint moins qui l'ignore
Si l'on songe à regret
Qu'on la connaît d'autant moins
Qu'on l'a le plus approchée.

lundi 15 juin 2009

Un mot de Marie-Claire Blais


Je viens de recevoir une belle carte de Marie-Claire Blais. Elle m'écrit:

J'espère que ce mot vous retrouvera pour vous remercier de ce beau livre La lenteur du monde, de vos poèmes d'où monte une chaude lumière. Parfois c'est si ingénu et si frais comme ces quelques mots très simples: "l'amour était un petit fruit qui remplissait ma bouche, et de son regard, le monde retrouvait le chemin."

Je souhaite vivement vous remercier pour ce beau livre qui nous guide vers une contemplation toute quotidienne et sobre de notre univers, des beautés précaires mais si puissantes parmi lesquelles nous vivons.

On comprendra que je suis très ému et que ma journée sera pleine d'un soleil reconnaissant.

vendredi 3 avril 2009

Pour saluer Gaston Miron


Dimanche dernier, je suis allé saluer Gaston Miron. Il repose à jamais dans sa terre natale de Saint-Agathe-des-Monts. J'étais en compagnie de Bruno Roy, Gilles Bélanger (le compositeur des musiques de l'album Douze hommes rapaillés) et de sa femme Johanne. 

Cette visite concluait une superbe fin de semaine à Val-Morin où je participais à une Nuit de poésie en hommage à Claude Léveillée. De très belles rencontres: Guy, Gilles, Robert, Michelle, Pauline, Diane, Samuel, Pascal, Marie-Josée, Jérôme, Célyne. Des personnes de grande qualité. Et la présence extraordinairement sensible d'André Gagnon au piano et la voix chaleureuse d'Andrée Lachapelle. Une nuit faite pour le souvenir.

Avant de rentrer à Québec, j'ai passé par Montréal pour souper avec mon amie, la poète Christine Richard. Une femme dont j'admire depuis longtemps le cheminement et la pensée. Elle a écrit ce vers magnifique: les enfants parlent au ciel comme s'ils se parlaient à eux-mêmes.


mercredi 1 avril 2009

Quelque chose a changé

Micheline Roberge vient de faire paraître Quelque chose a changé aux Éditions Trèfle à quatre feuilles. Un recueil d'une grande beauté. Voici ma préface qui ouvre le recueil:

Nous avons tellement besoin de poésie. D'une poésie si semblable à la vie qu'elle en devient une sorte de respiration essentielle. Un souffle venu de plus loin que nous, du temps où le verbe s'apprêtait à devenir chair.

Et cette parole, des premiers temps jusqu'à nos jours, ne cesse de vouloir se rapprocher, à pas très lents. des êtres et des choses. C'est que tout poème, il faut le rappeler, se veut d'abord une offrande. Et le poète est celui qui dit OUI à la vie, aux mystères et à l'inconnu en s'avançant vers les autres.

Voici donc les très beaux poèmes de Micheline Roberge. Ils cheminent vers nous, lecteurs, et nous demandent d'ouvrir enfin les yeux. Comme si c'était la première fois! Vous êtes prêts?

Michel Pleau

lundi 23 mars 2009

Un vendredi avec Catherine Fortin


À l'atelier de vendredi dernier, nous avons eu de la belle visite: la poète Catherine Fortin de St-Jean-Port-Joli. Quelle magnifique rencontre! Catherine, qui se définit elle-même comme poète autodidacte, est une archéologue-biologiste très sensible aux réalités souterraines. Comme son père, cultivateur et habitant qui aimait sa terre, Catherine Fortin habite le paysage, tout le paysage, même celui que l'on ne voit plus. La géographie la façonne. Parlant de ces moments où elle regarde la mer ou les étoiles elle dit: devant cette immensité nous reprenons notre juste place

Et puis cet aveu très touchant (qui n'est pas une simple métaphore mais correspond à sa réalité): j'ai appris à parler quand j'ai appris à lire. C'est que la jeune Catherine était d'une timidité extraordinaire. Sa poésie témoigne de cette prise de parole, de ce regard attentif posé sur le monde.

Voici un extrait d'un poème intitulé Quand brûlaient nos yeux, tiré du recueil Le silence est une voie navigable, publié aux Éditions du Noroît en 2007:

Sommes-nous en voyage
ou simplement devant une fenêtre?

Parfois nous croyons avancer
sans laisser de traces
alors que nous parcourons
avec la gravité des orphelins
la reddition   l'attente

mercredi 18 mars 2009

Pourtant, le soleil est là


Voici un extrait d'un poème très émouvant. Il a été écrit par Arlette Humbert-Laroche, une jeune déportée, morte à l'âge de vingt-six ans à Bergen-Belsen en 1943. Le poème s'intitule On tue et débute ainsi: On tue/ d'un bout de la terre à l'autre/ On tue et un peu plus loin elle écrit: la terre est soudain devenue/ une éponge monstrueuse/ buvant la longue patience des hommes. Le poème se termine, malgré toute l'horreur de la situation,  sur une célébration du monde:

Pourtant, le soleil est là.
Je l'ai vu ce matin
Jeune, fort exigeant.
Il ruisselait sur les toits
Il mordait au coeur les arbres,
Et réclamait de la terre son réveil,
Il est là,
Il est au fond de toutes choses.

lundi 16 mars 2009

La voix de Joanne Morency


Je viens de relire Miettes de moi de Joanne Morency, un magnifique recueil publié aux Éditions Triptyque. Il y a une telle cohérence dans ce livre, une unité créée par la sonorité, le choix des mots, la façon de parler. On appelle cela: avoir une voix. Et c'est tellement remarquable dans ce livre, la présence de cette voix. 

On assiste à une sorte d'inventaire de tout ce qui nous entoure. Un peu comme si nous prenions conscience, pour la première fois, du paysage. Et c'est une femme debout, face à l'avenir, que l'on retrouve à la fin de Miettes de moi. Une femme, plus tout à fait seule: Devant moi, un nouveau paysage, troublant de tendresse.

Voici un livre porté, du début à la fin, par un regard. Un regard posé, avec respect et délicatesse, sur les choses de la vie. Un regard, non pas fabriqué par la littérature, (Joanne Morency ne cherche pas à en mettre plein la vue ou épater la galerie!) mais un regard vécu et sensible. Il y a beaucoup de vie dans ce recueil.

samedi 14 mars 2009

Poème pour Christian


Voici le premier poème de mon premier recueil, publié en 1992 aux Écrits des Forges. Je l'offre à mon neveu Christian qui a reçu aujourd'hui sa bague d'ingénieur. Je suis très fier de lui! Il me parlait, tout à l'heure, de l'arbre que je regardais de ma fenêtre lorsque j'écrivais mes premiers textes. C'est de cet arbre dont il est question ici:

je trace des mots
pour plus loin que moi

le poème est un arbre étrange

nous tournons des pages
comme d'autres trouvent le temps long
disent bonsoir aux oiseaux

lundi 9 mars 2009

Douze hommes rapaillés


Depuis quelques jours,  j'écoute continuellement le bel album Douze hommes rapaillés, le disque hommage au poète Gaston Miron. C'est d'une grande beauté et absolument surprenant. J'adore les chansons de Daniel Lavoie, Louis-Jean Cormier et Richard Séguin. Et ce vers de Miron que je ne cesse de fredonner: Souvenirs, souvenirs, maison lente...

samedi 7 mars 2009

La lumière du haïku


Hélène Leclerc, poète de Drummondville, a dirigé un impressionnant dossier sur le haïku au Québec dans la revue française 575. On y retrouve un dossier sur l'année québécoise en haïku, sur l'histoire du haïku au Québec, entrevues, articles, photographies et même une bande dessinée de Jessica Tremblay! Un magnifique numéro! J'y présente un petit texte de réflexion intitulé "La lumière du haïku" et que vous pouvez lire en cliquant sur le lien suivant:


Je signale également la publication, dans les prochains jours, du deuxième recueil de haïku d'Hélène Leclerc. Il s'intitule Cette lumière qui flotte et est publié aux Éditions David. J'ai hâte de le lire, moi qui avait tellement aimé son précédent recueil Lueurs de l'aube.

jeudi 5 mars 2009

Philippe Jaccottet dans la Pléiade!


Quelle joie! Je viens tout juste d'apprendre que Philippe Jaccottet (mon poète préféré) a signé un contrat avec Gallimard. Un volume de la Pléiade, une édition presque complète des oeuvres de Jaccottet sont à présent inscrits dans le programme de Gallimard. Publication du volume au début de 2011.

Comme je suis heureux!

mardi 3 mars 2009

Deux petits haïkus


Voici deux haïkus de poètes japonaises lus dans l'anthologie Du rouge aux lèvres publié aux Éditions La Table Ronde.

"Béchant la rizière,
un homme
retourne son ombre"

(Midorijo Abé, 1889-1980)

"Des branches dépouillées
cherchent dans le ciel
quelque chose à toucher"

(Nobuko Katsura, 1914-2004)

dimanche 1 mars 2009

Comment j'écris mes poèmes

















Voici un poème écrit vendredi dernier en atelier. L'exercice est inspiré du titre d'un texte de Pierre Morency. Un poète que j'aime beaucoup. 


Comment j'écris mes poèmes

il y a de ces nuits
où j'arrive à m'asseoir en moi

en dedans c'est confortable vous savez
quand on est si près des songes
et que plus personne enfin ne parle
ne sait plus parler
ignore tout de la vie et de ses gares

c'est que tout le temps tout le monde
veut partir ne plus être là
ne plus être assis dans ses souvenirs

et pourtant comme il est bon
pour qui fait métier de se taire
d'être là où il est
d'avancer par en dedans
de devenir lampadaire ou oiseau

il est si bon de ne pas partir
de plonger dans son ombre
et de descendre du train de ses yeux

c'est alors que rêvant au devant de soi
on allonge la parole vers l'autre

(27 février 2009)